Le 1er mars de chaque année, des milliers de professionnels perdent, en quelques heures, leur droit légal d’exercer. La raison ? Un simple oubli administratif qui aurait pu être évité.
Si vous êtes intermédiaire en assurance (IAS), en opérations de banque (IOBSP) ou conseiller en investissements (CIF), le renouvellement de votre inscription à l’ORIAS n’est pas une formalité facultative. C’est la condition sine qua non de votre activité.
Chaque année, la même question revient : quand faut-il s’en occuper ? Et surtout, quelle est la véritable date limite ? Oubliez les « on-dit » et les tolérances implicites que l’on peut trouver dans d’autres administrations. Le système de l’ORIAS est binaire : vous êtes à jour, ou vous êtes radié.
Voici ce qu’il faut savoir pour aborder cette échéance annuelle sans sueurs froides.
Les infos à retenir (si vous n’avez pas le temps de tout lire)
- 🗓️ La Période Clé : Le renouvellement se fait uniquement entre le 1er janvier et le 28 (ou 29) février de chaque année.
- ❌ Tolérance Zéro : Au 1er mars, si le dossier n’est pas validé et payé, c’est la radiation automatique du registre. Il n’y a pas de rattrapage possible.
- 💰 Le Coût : Les frais sont fixes et s’élèvent à 25 € par catégorie d’inscription (IAS, IOBSP, etc.).
- 📑 Le Document Pivot : L’attestation d’assurance RC Pro, conforme aux exigences légales et à jour, est le document non-négociable qui bloque le plus de dossiers.
- 🧑⚖️ Les Superviseurs : L’ACPR (pour la banque/assurance) et l’AMF (pour la finance) veillent au grain sur cette obligation légale.

La date limite impérative : du 1er janvier au 28 février
La réponse à la question « quand renouveler son ORIAS » est simple et ne souffre d’aucune exception : la fenêtre de renouvellement ouvre le 1er janvier et ferme impérativement le 28 (ou 29) février.
Contrairement à une nouvelle inscription, qui peut se faire à tout moment de l’année, le renouvellement est un appel annuel unique pour tous les intermédiaires déjà en exercice.
Que vous ayez obtenu votre numéro ORIAS en mars ou en novembre de l’année N, vous êtes logé à la même enseigne : votre immatriculation expire fin février de l’année N+1 si elle n’est pas renouvelée.
L’ORIAS ouvre son portail de renouvellement dès le premier jour ouvré de janvier. Le conseil est simple : n’attendez jamais la dernière semaine de février. Les serveurs peuvent être surchargés, et un document manquant ou non conforme peut vous faire basculer du mauvais côté de la date limite pour ce renouvellement ORIAS.
Que se passe-t-il si vous dépassez la date limite ?
C’est ici que l’on doit tordre le cou à une idée reçue tenace.
Dans l’imaginaire collectif, un oubli administratif se règle avec une petite pénalité ou un dossier de rattrapage. Pas avec l’ORIAS. Il n’existe AUCUNE tolérance, aucun délai de grâce, aucune procédure de « renouvellement en retard » en mars.
Le processus est informatisé, automatique et binaire :
- Au 28 (ou 29) février à minuit : l’ORIAS clôture la période de renouvellement.
- Au 1er mars au matin : Tous les numéros dont le dossier n’est pas complet, validé ET payé sont automatiquement radiés du registre.
Une radiation n’est pas une simple suspension administrative. Cela signifie que vous n’avez légalement plus le droit d’exercer votre métier. Vous ne pouvez plus signer de nouveaux contrats, conseiller un client, ni même gérer votre portefeuille en tant qu’intermédiaire.
Pour retrouver votre immatriculation, vous ne ferez pas un « rattrapage ». Vous devrez repasser par la case « première inscription », en constituant un dossier complet, en payant les frais d’une nouvelle inscription (plus élevés) et en attendant la validation, comme un nouvel entrant.
C’est une perte de temps, d’argent, et un risque professionnel et réputationnel majeur.
La checklist en 4 étapes pour renouveler votre inscription en ligne
Le processus pour renouveler son inscription est heureusement 100% dématérialisé. Il se déroule entièrement sur votre espace professionnel sur le site officiel de l’ORIAS (orias.fr).
Voici la procédure pas à pas pour ne rien oublier.
1. Préparer les documents en amont (dès décembre)
N’attendez pas le 1er janvier. Le document le plus long à obtenir est, de loin, votre attestation de RC Pro.
Contactez votre assureur dès le mois de décembre pour recevoir votre attestation pour l’année à venir, en vous assurant qu’elle mentionne explicitement sa conformité aux exigences de l’ORIAS pour votre catégorie (IAS, IOBSP, etc.). Attention à ne pas confondre cette RC Pro « métier », qui couvre vos conseils, avec votre assurance de bureau professionnel qui couvre vos locaux. Préparez également un extrait Kbis (ou équivalent) datant de moins de trois mois.
2. Se connecter et vérifier les informations
Dès début janvier, connectez-vous à votre compte ORIAS (généralement avec votre numéro SIREN et votre mot de passe).
La première étape consiste à vérifier méticuleusement que toutes vos informations administratives sont correctes : adresse du siège, dirigeants, coordonnées de contact public, etc.
3. Téléverser les justificatifs
C’est l’étape cruciale. Vous devrez téléverser (uploader) les pièces numérisées demandées.
Les incontournables sont :
- L’attestation de Responsabilité Civile Professionnelle (RC Pro) valide pour l’année à venir.
- L’attestation de Garantie Financière (si vous y êtes soumis, notamment les courtiers qui encaissent des fonds clients).
- L’extrait Kbis récent (ou équivalent pour les autres statuts).
- Pour les Conseillers en Investissements Financiers (CIF) : Le justificatif d’adhésion à une association professionnelle agréée par l’AMF.
4. Payer et valider
Une fois les documents chargés et les informations vérifiées, vous procédez au paiement des frais de dossier.
Après le paiement, votre demande est soumise à validation par les services de l’ORIAS. Si tous vos documents sont conformes, vous recevrez la confirmation et votre immatriculation sera prolongée d’un an (jusqu’au 28 février de l’année suivante).
Combien coûte le renouvellement et quels documents sont obligatoires ?
Soyons clairs : le coût n’est pas un obstacle.
Les frais de renouvellement de votre immatriculation à l’ORIAS sont fixés à 25 € par catégorie d’inscription.
Si vous êtes inscrit à la fois comme Courtier d’assurance (COA) et Intermédiaire en opérations de banque (IOBSP), vous paierez 2 x 25 €, soit 50 €. Ce tarif est stable depuis de nombreuses années et est très faible au regard de l’enjeu.
Le vrai point de blocage, celui qui cause la grande majorité des radiations au 1er mars, n’est jamais le coût, mais la conformité des documents.
Le document n°1 qui cause des refus est l’attestation RC Pro.
Elle doit être parfaitement conforme aux exigences du Code des assurances ou du Code monétaire et financier :
- Elle doit être émise par une compagnie d’assurance habilitée.
- Elle doit mentionner explicitement qu’elle couvre votre activité (IAS, IOBSP, CIF…).
- Elle doit respecter les montants minimaux de garantie prévus par la loi (par exemple, 1 564 610 € par sinistre pour un IAS en 2025).
- Elle doit couvrir la bonne période (l’année à venir, sans interruption).
Un assureur spécialisé dans les métiers réglementés vous fournira ce document conforme du premier coup. Un assureur généraliste, moins habitué, pourrait vous donner une attestation RC Pro « classique » qui sera immédiatement refusée par le système ORIAS. Cette assurance est le socle de votre activité, et sa portée s’étend même au-delà de votre simple exercice, comme c’est le cas pour l’assurance responsabilité civile après la dissolution de votre entreprise.

Qui supervise cette obligation ? (Votre cadre légal)
Cette procédure annuelle peut sembler contraignante, mais elle n’est pas une simple lubie administrative.
L’ORIAS est un organisme agissant sous la tutelle de la Direction Générale du Trésor. Le registre unique qu’il gère est une obligation légale, découlant directement du Code des assurances (article L. 512-1) et du Code monétaire et financier (article L. 546-1).
Cette supervision a un but précis : la protection du consommateur.
En forçant chaque intermédiaire à prouver annuellement qu’il est toujours assuré (via la RC Pro) et toujours en règle (via le Kbis), les autorités s’assurent que le marché est composé de professionnels fiables et solvables. Cette fiabilité ne se limite pas aux conseils financiers ou en assurance ; elle inclut aussi la gestion des informations sensibles, un enjeu majeur en cas de perte de données client.
Les deux gendarmes du secteur financier, l’ACPR (Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution) pour la banque et l’assurance, et l’AMF (Autorité des Marchés Financiers) pour les CIF, utilisent ce registre comme leur principal outil de contrôle et de surveillance du marché.
Votre renouvellement annuel est donc la preuve que vous donnez à l’État, aux régulateurs et à vos clients, que vous êtes un professionnel digne de confiance.
Au final, la question n’est pas tant quand dois-je renouveler mon inscription à l’ORIAS, mais plutôt « ai-je déjà contacté mon assureur RC Pro pour obtenir mon attestation ? ». L’échéance de fin février est un couperet. En préparant vos documents dès décembre et en validant votre dossier en ligne dans les premiers jours de janvier, vous vous épargnez un stress inutile et, surtout, vous sécurisez votre droit légal d’exercer pour l’année à venir.
FAQ – Questions fréquentes
Comment savoir si mon attestation RC Pro est conforme ORIAS ?
Elle doit explicitement mentionner votre catégorie (ex: « conforme aux exigences pour l’activité d’IOBSP ») et préciser les montants de garantie minimums légaux. Une attestation « RC Pro générale » sera refusée. En cas de doute, demandez à votre assureur une attestation « spécifique ORIAS ».
J’ai oublié de renouveler, je suis radié au 1er mars. Que faire ?
Vous n’avez pas d’autre choix que de déposer un dossier complet de nouvelle inscription via le site de l’ORIAS. Vous devrez payer les frais de nouvelle inscription (plus élevés) et fournir toutes les pièces comme si c’était la première fois. Vous ne pouvez pas exercer tant que ce nouveau dossier n’est pas validé.
La date de renouvellement ORIAS est-elle la même pour les auto-entrepreneurs ?
Oui. Le statut juridique (société, entreprise individuelle, micro-entreprise) ne change absolument rien à l’obligation ni au calendrier. Tous les intermédiaires inscrits au registre sont soumis à la même fenêtre du 1er janvier au 28 février.

